Initiative communautaire de paix: Le feu a été éteint à Rigui

Une délégation du Centre diocésain de communication (CDC) a entrepris le 11 juin 2020 des démarches en vue du règlement d’un conflit dans le Club d’écoute et de dialogue (CED) de Rigui (commune de Oula). Elle avait à sa tête le Coordonnateur des projets et programmes du Centre, l’abbé Victor OUEDRAOGO.

Il n’y ait de faute qui ne puisse être pardonnée si les acteurs s’y engagent. C’est fort de cette conviction que les acteurs de la mise en œuvre du « Projet d’appui à la résilience des communautés face aux menaces terroristes (PARC) » ont effectué le déplacement dans le village de Rigui le jeudi 11 juin 2020.

Cette matinée du jeudi 11 juin, le village étaient réunis à l’unisson. Une image qui cache la bataille rangée entre ses habitants. En effet, Rigui est un village composé de huit (8) quartiers et ses habitants vivaient en parfaite harmonie jusqu’au jour où un conflit s’éclate en deux (2) personnes issues des deux (2) grandes familles.

Tout est parti d’un différend à cause d’une femme, il y a de cela trois (03) ans. Les belligérants sont respectivement O. H, agriculteur âgé de 58 ans et S. M, jardinier âgé de 42 ans. Accusé d’avoir eu des relations sexuelles avec la femme de H, S.M. a proféré des menaces de mort à l’encontre de ce dernier qui a son tour a saisi la gendarmerie pour régler le problème après une vaine tentative de résolution par le chef de village. Ainsi S.M. a été condamné pour quelques jours. Pourquoi une condamnation d’un des nôtres entre nous frères ? C’est sans doute cette réflexion qui a mis le feu aux poudres.

La condamnation de M.S a entrainé une méfiance et une fragmentation du tissu social des deux familles. Aussi la famille Sawadogo qui est propriétaire terrien a procédé à un retrait de ses terres et une restriction de construction de logement dans l’autre famille. Plusieurs tentatives de résolution de cette situation ont été entreprises mais n’ont pas abouties.

Pour éviter la division de toute la communauté, qui peut ouvrir une porte pour les extrémistes, le CED a entrepris de mener une initiative communautaire de paix afin de réconcilier les belligérants et les deux familles pour renforcer la cohésion sociale de la communauté

Après des sensibilisations au dialogue et à la cohésion sociale menées par les membres du CED de ce village et l’équipe du PARC, une cinquième tentative après deux (02) mois de négociation, O. H a finalement accepté de donner la paix à S. M.

Sous l’arbre à palabre et avec les conseils avisés des aînés, des sourires ont commencé à se lire sur les visages des principaux protagonistes. Un bendré (négociateur et médiateur traditionnel) est intervenu pour qu’enfin les protagonistes se saluent et se pardonnent officiellement.

Prenant la parole à la fin de la cérémonie, le Coordonnateur des Projets et Programmes du CDC, l’abbé Victor OUEDRAOGO, a alors insisté sur la nécessité de se parler, de se pardonner pour construire des sociétés de paix et de développement durables. Une prise de parole sanctionnée par des applaudissements de la population sortie nombreuse. La hache de guerre est ainsi enterrée !

 

 

En rappel, le village de Rigui dispose d’un Club d’Ecoute et de Dialogue depuis quelques années. Situé dans la commune de Oula, à trente (30) kilomètres à l’Est de #Ouahigouya, ses habitants vivent essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. La population totale de cette localité est estimée à 1752 habitants selon le recensement de 2006. Par cette cérémonie, on peut arguer, sans risque de se tromper, que les roulettes du développement sont bien stables.

 

Roger SAWADOGO & Ismaël OUEDRAOGO

News Reporter

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