Selon le document de cadre stratégique de lutte contre la pauvreté dans la région nord, le seuil de pauvreté absolu est établi à 41 099 FCFA par personne et par an. Ce qui place le diocèse de Ouahigouya dans la deuxième région la plus pauvre du pays. Il y a 66% de chance (malchance !) d’y être pauvre.

  • L’agriculture

La région est essentiellement agricole à 90%. C’est une agriculture de subsistance qui parvient difficilement à enrayer le déficit céréalier. Les spéculations sont essentiellement les cultures céréalières hivernales ; mil, sorgho, maïs, fonio, niébé qui occupent 90% des superficies emblavées. A celles-ci il faut ajouter les cultures de rente de l’arachide et du sésame. La production est tributaire de la pluviométrie.

Dans les bas-fonds et les avales des barrages et retenues d’eau, la culture maraîchère est prédominante en saison sèche : pomme de terre, tomate, chou, salade, oignon, carotte, aubergine et haricot vert. Quant aux cultures de rentes, la production évolue en dents de scie.

  • L’élevage

C’est la seconde principale activité de la zone. Il est de type extensif sous forme de pastoralisme et agro-pastoralisme. L’embouche a également pris de l’importance les dernières années. Le cheptel se compose de : bovins, caprins, ovins, porcins, asins, équidés, chameaux et volailles. Ce cheptel a un taux de croissance annuel de 2% pour les bovins, porcins et asins ; 3% pour les bovins, caprins et volailles et d’1% pour les équins.

Hormis les asins et les équins, la production pastorale est destinée à la commercialisation.

  1. L’artisanat

L’artisanat occupe la troisième place dans les activités économiques de la région. Des artisans travaillent dans de divers domaines : construction, menuiserie, couture, forge, vannerie, teinture, tissage.

  1. Le commerce

Près de 4% des chefs de ménages de la zone exercent des activités commerciales avec une forte domination du secteur informel. Les produits d’échanges sont manufacturés ou constitués des produits de l’élevage. Les contraintes sont la faible distribution des produits locaux et le manque d’informations sur les marchés extérieurs et les sources d’approvisionnement.

  1. Le transport et la communication

Le transport interurbain a connu un développement important.  Plusieurs sociétés desservent la zone en matière de :

  • Transport de voyageurs,
  • De transport de marchandises/bétails
  • De transports d’hydrocarbure

Le service de transport urbain est inexistant.

La communication s’est également améliorée avec le développement du téléphone portable et l’amélioration de la couverture radiophonique et télévisuelle dans la zone.

  1. L’approvisionnement en eau et l’assainissement

La pluviométrie insuffisante de ces dernières années a eu des répercussions sur l’approvisionnement en eau potable dans le diocèse. Néanmoins l’ampleur du problème diffère selon les provinces. Dans les chefs-lieux des provinces, à l’exception de Titao, l’ONEA (Office Nationale de l’Eau et de l’Assainissement) est le principal fournisseur.

En milieu rural, les forages et les puits constituent les principales sources d’approvisionnement en eau potable des populations. Le ratio de quantité d’eau potable consommé par personne et par jour est de 10 litres contre 20 litres dans les normes officielles. En zone urbaine, trois faits marquants entravent l’assainissement :

  • Le réseau d’évacuation des eaux de pluies est très insuffisant et le réseau existant très souvent bouché par les ordures ménagères.
  • La pratique de l’élevage et de l’embouche dans les concessions
  • L’absence d’égout pour l’évacuation des eaux usées.

A côté des types d’aisance où les concessions sont souvent munies de toilettes (le plus souvent simplifiées), figure celui dit à ‘’l’air libre’’ (se soulager dans les caniveaux, les broussailles et les lieux publics).

En zone rurale, le mode d’aisance le plus souvent rencontré est celui dit à l’air libre. Le système de gestion des ordures ménagères est embryonnaire et dans toutes les habitations, l’élevage est pratiqué. Ces conditions exposent donc les populations rurales à des maladies liées à l’infection des eaux de consommation.

  1. Situation religieuse

Dans le diocèse de Ouahigouya on y trouve majoritairement des musulmans 70% environ, suivi par ceux de la religion traditionnelle africaine près de 20% environ ; les catholiques 8% et les protestants 2%.

Les chrétiens sont plus concentrés dans l’Est du diocèse à près de 15% ; dans la partie ouest, ils ne représentent que 3 à 4%.

Le fait que le diocèse fait frontière avec le Mali dans sa zone de prédominance djihadiste, il connait une montée de l’intégrisme religieux et la menace terroriste.