Des infrastructures stratégiques dans la ligne de mire du terrorisme au Burkina-Faso, Mali, Niger…
Un récapitulatif des incidents survenus dans les États du Sahel, entre janvier et juin 2018, met en exergue l’acharnement du terrorisme contre les États du Sahel en Afrique de l’Ouest. Les symboles des Etats sont les principales cibles des terroristes, comme pour démontrer aux populations les faiblesses des systèmes étatiques qui les gouvernent, voire, la volonté de rendre ces Etats laïcs ingouvernables.
Du côté du Mali, on pourrait qualifier d’effroyables les incidents survenus le 25 janvier 2018 impliquant un car de voyageurs qui a sauté sur une mine à Boni, dans le centre du Mali, tuant 26 passagers civils (Maliens et Burkinabè) dont des femmes et des enfants. Le 27 janvier 2018, au moins 14 soldats maliens ont été tués lors d’une attaque dans leur camp à Soumbi (Tombouctou) dans le Nord du Mali ; […] la nouvelle force conjointe du G5 Sahel a vu ses locaux pulvérisés à la voiture piégée le vendredi 29 juin 2018, faisant des morts. Le bilan s’alourdira le 1er juillet 2018 suite à l’attaque par une autre voiture piégée qui s’est faite explosée contre une patrouille conjointe de la force Barkhane et des Forces armées et de sécurité du Mali(FAMA). des morts ont été aussi dénombrés.
les raisons officielles qui motivent le terrorisme au Sahel diffèrent. D’une part il a été constaté qu’à partir des frontières communes Niger-Nigéria c’est sous le couvert d’une guerre djihadiste pour l’établissement d’une gouvernance basée sur la charia en lieu et place d’une gouvernance occidentale dénoncée, comme porteur de désordre social qui est avancée. D’autre part, au Mali ce sont des revendications pour la constitution d’un état dénommé « Azawad », qui a permis au terrorisme d’y faire son nid. Cette guerre asymétrique imposée par les terroristes aux états du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso…) effrite progressivement les efforts de ces Etats pour offrir à leurs populations les infrastructures et services de base qui étaient déjà loin des standards définis à travers les Objectifs de Développement Durable (ODD)14. Dans ces pays, le terrorisme cible les infrastructures sécuritaires nationales/régionales, éducatives, administratives, de transports en tuant civils, militaires, femmes et enfants.
Ces Etats vivent un ralentissement évident de leur croissance économique , un recul dans l’éducation/alphabétisation des populations des zones atteintes. Ces dernières se vident de leurs habitants amenant progressivement les Etats à perdre le contrôle de certaines parties de leur territoire. Ce qui, logiquement, perturbe l’appareil étatique dans son ensemble.
1-Territoires et communautés ciblés, aussi bien au nord qu’au sud
« Immense bande de terre aride s’étendant de l’océan Atlantique à la mer Rouge, le Sahel est formé de cinq pays parmi les plus pauvres du monde, que peuplent une mosaïque d’ethnies dont l’économie est basée sur la rente et la subsistance. Avec une population de 13516 millions d’habitants environ, le Sahel partage entre ses différents pays une forte communauté de pasteurs transhumants. Ce qui fait qu’on retrouve de grands groupes dispersés entre ses pays.
En Afrique de l’Ouest […] les moins de 25 ans représentent déjà 64% de la population, une classe d’âge frappée par un chômage moyen de 60%. Le fait est bien connu : ces jeunes se heurtent à des problèmes d’accès à l’éducation, l’emploi et les soins de santé, ce qui pousse certains à émigrer voire à se radicaliser.
En 2014, le PIB de l’ensemble des pays sahéliens représentait 0,18 % du PIB mondial pour 2 % de la population mondiale.
L’extrême pauvreté touche entre 40 et 50 % de la population de la zone.
Plus de 3 milliards d’euros d’aide publique sont décaissés chaque année pour le Sahel, plus 1,5 milliard d’euros de dépenses militaires occidentales¹⁸.
http://www.jeuneafrique.com/…/terrorisme-le-burkina-faso-e…/ Consulté le 04-03-2018
Il s’agit d’une attaque terroriste, liée à un courant ou un autre (…) des mouvements terroristes dans le Sahel”, “ou à d’autres acteurs qui sont pour une déstabilisation ou une situation de blocage de notre avancée démocratique”, a déclaré samedi matin Remis Fulgence Dandjinou, porte-parole du gouvernement burkinabè. http://www.africa1.com/spip.php?article85481 Consulté le 04-03-2018
12 https://i1.wp.com/…/wp-cont…/uploads/2018/03/etat-major.jpg…Consulté le 04-03-2018
Nom donné, au nord du Mali par les rebelles berbères Touaregs, a un ancien proto-État non reconnu de courte durée dont l’indépendance a été déclarée unilatéralement par le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) en 2012. Comme le prétend le MNLA, il comprend les régions maliennes de Tombouctou, Kidal, Gao, ainsi qu’une partie de la région de Mopti englobant environ 60% de la superficie totale du Mali. Il borde le Burkina Faso au sud, la Mauritanie à l’ouest et au nord-ouest, l’Algérie au nord et au nord-est et le Niger à l’est et au sud-est. 14http://www.undp.org/content/undp/fr/home/sustainable-development-goals.html Consulté le 05-06-2018
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/…/le-sahel-sur-la-ca… Consulté le 05-06-2018
https://www.la-croix.com/…/chiffres-cles-Sahel-2018-01-25-1… Consulté le 29-08-2018
http://www.rfi.fr/…/20170331-demographie-jeunesse-africaine… Consulté 29-08-18
https://www.la-croix.com/…/chiffres-cles-Sahel-2018-01-25-1… Consulté le 29-08- 2018
https://cdn.radiofrance.fr/…/83336a10-…/738_6372964_orig.jpg Consulté le 05-06-2018
L es données disponibles montrent à suffisance que l’extrémisme violent s’organise à partir des vastes territoires relativement peu peuplés, peu administrés et peu sécurisés du nord de ces pays. Des populations surtout jeunes, face à ces faiblesses des états notamment sur ces parties de leur territoire (manque d’infrastructures socio-économiques appropriées etc.), confrontées aux conditions de vie difficile dont entre autres, le manque d’emplois, les conditions climatiques défavorables et au manque de perspectives de la part des autorités locales, constituent des cibles faciles pour le recrutement de combattants sous le prétexte de lutte djihadiste.
Les incursions pour des attaques au cœur des grandes villes (Ouagadougou, Bamako) de ces pays s’apparentent à des démonstrations de puissance en réponses aux nombreuses initiatives des forces de sécurité nationales et étrangères pour démanteler ces groupes terroristes dans leurs fiefs. Les motifs évoqués à travers les déclarations de revendication de ces incursions en constituent des preuves.
Historiquement, le Niger et le Mali ont connu dans le passé20 des rebellions armées de groupes ethniques touarègues et assimilés qui revendiquaient un territoire hérité d’après l’histoire de leurs communautés avant la colonisation. Plus proche de nous, la dernière rébellion a repris le 17 Janvier 2012 lorsque des mouvements Touaregs ont attaqué, de façon simultanée, les positions de l’armée malienne à Ménaka et à Aguelhok au nord du Mali. Cette rébellion qualifiée de la plus organisée de l’histoire des rébellions au Mali conduira à la chute du gouvernement du président Amadou Toumani Touré (ATT) en 2012. Outre cette revendication de « l’Azawad », les activités de la secte Boko Haram sur le territoire nigérien s’inscrirait dans la guerre djihadiste pour l’application de la charia. Il en est de même au niveau du
Burkina Faso. La secte Ansarul Islam22 du Burkinabè Mallam Dicko créé à partir du Mali et qui a fait allégeance au groupe du prédicateur Amadoun Koufa, allié à (AQMI) dévoile progressivement les mobiles de ces attaques qui se résument également à l’instauration d’une éducation et d’une gouvernance basées sur des valeurs islamiques.
En somme, les conditions de vie des populations du sahel (pauvreté, sentiment d’abandon, obscurantisme, manque de perspectives etc.) malgré l’existence de gouvernements « démocratiques » constituent le terreau sur lequel prospère le terrorisme.
2-Les responsabilités concernent aussi bien les terroristes, les gouvernements que les populations.
Les gouvernements sahéliens concernés:
Le Nord de la plupart des Etats du Sahel a un développement économique et social à la traîne par rapport au reste du pays. L’implantation de certaines infrastructures requiert des moyens financiers conséquents que la gestion des finances de ces états ne peut réaliser. Le déficit et la rupture (dus aux aléas politiques) dans la gouvernance des secteurs clés de développement ne permet pas le développement durable souhaité pour ces pays.
Il y a comme un perpétuel recommencement, à travers de nombreux projets financés à coûts de gros emprunts auprès des institutions financières internationales, qui alourdissent la dette de ces pays. Ces défis socio économiques et politiques font naître, contre les gouvernements en place, un sentiment d’abandon que ressentent les populations concernées et qui favorisent des revendications régionalistes de tout genre.
Les organisations terroristes/communautés religieuses:
En amont des revendications des organisations terroristes (acteurs visibles), les valeurs religieuses sont brandies comme idéal de gouvernance des sociétés. Par conséquent, la guerre dite sainte est brandie comme le moyen pour espérer faire effondrer les systèmes actuels de gouvernance et instaurer l’idéal religieux. L’endoctrinement religieux intervient alors comme un canal pour mobiliser plus aisément des fidèles.
Les populations :
Certaines succombent aux promesses de mieux-être que
Face à l’adversité de la vie, les populations se retrouvent entre l’enclume de leurs états et le marteau des terroristes. leur font miroiter les groupes armés religieux. Des jeunes enrôlés de gré ou de force sèment la mort et la désolation dans leur propre communauté qu’ils considèrent désormais comme complices des états par leur inaction ou suivisme. Si certains poursuivent un idéal religieux qui serait le paradis promis aux combattants, d’autres (et peut-être la majorité) ont été plus attirés pour des raisons économiques au vu de la paupérisation endémique de leur milieu de vie.
Au-delà de ces acteurs des crises que vivent les états sahéliens, il ne serait pas fortuit de s’inquiéter de l’escalade de la violence qu’imposent les terroristes et groupes armés dans ces pays alors que des forces internationales sont sur le terrain dans le but d’apporter un soutien aux armées nationales face à la détermination des terroristes.
3- Des risques d’impasse de gouvernance, d’inculcation de la violence à la jeune génération
Les attaques terroristes dans le Sahel sont menées contre des cibles bien répertoriées dans des domiciles, des structures stratégiques symbolisant la présence de l’état notamment des commissariats, des camps militaires, des écoles, des mairies, etc. Cela témoigne de la volonté de saper les efforts et l’autorité de l’Etat dans ces zones pour, probablement, les administrer ensuite. En effet, les conséquences de ces attaques sont de plus en plus importantes car, en plus des pertes en vie humaine avec leurs corollaires de veuves et d’orphelins, on enregistre des dégâts matériels importants avec la destruction des infrastructures déjà insuffisantes.
Les raisons évoquées pour perpétrer ces attaques terroristes se fondent, de plus en plus, sur l’actualité de la crise en général au sahel. Ce faisant, la zone sahélienne ne sera attractive, sans doute, ni pour les activités économiques ordinaires ni pour le tourisme. L’insécurité règnera en boule de neige. Les conséquences économiques sont déjà de plus en plus énormes. Parmi les indicateurs de ce constat figurent : les enlèvements de troupeaux et d’autres biens, les marchés de plus en plus désertés, les investissements miniers drastiquement entravés… A l’analyse, ces éléments sont annonciateurs d’une impasse pour la gouvernance économique des zones touchées car, il faut une économie saine et un développement durable pour mettre les populations révoltées par l’inégal partage des ressources, à l’abri de la radicalisation et de la participation aux actes terroristes. Le défi est si grand vu « qu’il est impossible de considérer le développement en dehors du contexte international compte tenu des interdépendances des économies contemporaines ». C’est dire aussi qu’ « une solution du problème de la dette extérieure des pays pauvres, doit être trouvée […] car la dette et le service de la dette entravent, sérieusement le développement des pays surendettés. Ils absorbent une part importante des recettes d’exportation et poussent certains pays en voie de développement au seuil de l’insolvabilité » .
26http://afrique.lepoint.fr/actualites/au-niger-dans-le-repaire-des-repentis-de-boko-haram-17-04-2018-2211182_2365.php Consulté le 16-05-2018 27Barkhane et la MINUSMA au Mali, US-Army au Niger, des conseillers militaires allemands…
28Holeindre Jean-Vincent, « 17 – Le terrorisme ou la stratégie du poulpe », dans La ruse et la force. Une autre histoire de la stratégie, sous la direction de Holeindre Jean-Vincent. Paris, Éditions Perrin, « Hors collection », 2017, p. 367-386. URL : https://www.cairn.info/la-ruse-et-la-force–9782262070465-p… Consulté le 16-05-2018
29Attaque du 02 mars 2018 contre l’État-Major Général des Armées et l’ambassade de France à Ouagadougou, revendiquée par le Groupe de Soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) lié à
Al-Qaïda disant agir en représailles à une opération militaire française anti-jihadiste au Mali… http://www.lepoint.fr/…/attaques-a-ouagadougou-soupcons-de-… Consulté le 07-03-2018
30Au Mali, une bonne partie du territoire est hors du contrôle de l’état. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a été élu en 2013 suite à une trêve conclue entre les différents groupes armés afin de permettre la tenue des élections. Cette trêve n’a été que de courte durée car depuis les attaques, plus meurtrières les unes que les autres se succèdent au Mali faisant des victimes dans tous les milieux (civils, forces de défense et de sécurité maliennes, MINUSMA…).
Le Burkina Faso à une moindre mesure est en train de subir les affres du terrorisme depuis la prise du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré. Le président Rock Marc Christian Kaboré et son gouvernement pourront avoir des difficultés pour la mise en œuvre du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), durant son mandat qui est déjà à mi-chemin de son échéance en 2020.
Les attaques terroristes qui créent la psychose chez les populations locales les laissent désemparées. Elles sont gagnées par le sentiment d’absence de l’Etat, un sentiment qui occasionne du même coup la fuite de certains fonctionnaires et des habitants des villages vers les centres urbains. Ainsi, le système éducatif de ces pays et bien d’autres secteurs enregistrent du recul dans l’atteinte des ODD. Dans les pays du Sahel, les attaques terroristes ont ébranlé les institutions scolaires. Au Nord et au centre du Mali, des centaines de classes sont fermées et l’on assiste à la prolifération des écoles coraniques adoubées, par défaut, par les populations restées sur place. Le Nord du Burkina Faso s’est vidé de ses enseignants et les classes y sont également fermées. Quant au Niger, la situation n’est pas meilleure. C’est l’ampleur de cette situation d’absence de service l’éducation formelle qui fait craindre l’inculcation et maintien de la crise du sahel dans le mental de la génération à venir. Les solutions doivent viser le retour durable des services d’éducation formelle dans un état laïque avec l’accompagnement approprié pour l’ensemble des initiatives d’éducation religieuse.
4- Auteurs et victimes de tous les genres.
Les victimes de cette guerre asymétrique se compte dans toutes les couches de la société. Des pères de famille y perdent la vie suite aux assassinats perpétrés par les groupes terroristes ou lors des attaques de tous ordres (mines, attaques de camps militaires, de villages etc.). Des jeunes, pour la plupart en dessous des 25 ans, sont utilisés pour des attentats kamikazes. Femmes et enfants ne sont plus épargnés comme on l’a constaté avec l’explosion sur une mine, d’un car transportant des civils, majoritairement des femmes et des enfants le 25 janvier 2018 à Mopti au Mali.
les zones touchées, abandonnant derrière elles leurs habitats, leurs postes, leurs activités économiques, leur identité…
Les plus chanceuses sont accueillies chez des proches dans les zones urbaines, qui ne sont pas non plus totalement épargnées. Certains se retrouvent dans des camps de réfugiés comme ceux construits par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) qui accueille un nombre considérable de déplacés. Au Nord du Burkina Faso, il existe également des camps de réfugiés maliens ayant fui les affres du terrorisme.
De ce fait, outre les facteurs de paupérisation déjà connus de ces populations et de leurs pays, le terrorisme en est un facteur accélérateur.
5. Recommandations
A la suite de Son Excellence Mary Robinson, ancienne haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme ; on pourrait affirmer que « la sécurité de l’être humain n’est pas une question d’armes, c’est une question de vie et de dignité » qui passe obligatoirement « par l’économie, la nourriture, la santé, l’environnement, la sécurité politique… » « …le combat contre le terrorisme doit être aussi une guerre menée contre le dénuement, la discrimination et le désespoir» .En somme, la réponse à la crise sécuritaire ne peut pas qu’être sécuritaire. Elle doit aussi et surtout être sociale, économique et peut-être même philosophique, holistique tout simplement. Une telle conception motive nos recommandations :
31 https://www.memoireonline.com/…/le-terrorisme-les-causes-et…Consulté le 16-05-2018 32 Difficultés d’insertion économique et social dans les nouvelles localités où elles se réfugient. http://webdoc.rfi.fr/niger-nigeria-frontieres-boko-haram-i…/ Consulté le 16-05-2018 33http://maliactu.info/wp-content/uploads/2013/10/camp-refugie-malien-burkina-unhcr.jpg / Consulté le 05-06-2018
http://webdoc.rfi.fr/niger-n…/…/carte-refugies-bokoharam.jpg Consulté le 05-06-2018 35https://httpsahelelite.files.wordpress.com/2018/03/katio-0007.jpg Consulté le 29-08-2018
36 https://data2.unhcr.org/fr/news/11551 http://www.unhcr.org/…/attaques-boko-haram-nigeria-13-000-p… Consulté le 05-06-2018
https://data2.unhcr.org/fr/documents/download/62472 Consulté le 05-06-2018
https://www.memoireonline.com/…/le-terrorisme-les-causes-et… Consulté le 16-05-2018
Au Gouvernement et à ses partenaires: En ce qui concerne les autorités gouvernementales et leurs partenaires en général, elles doivent œuvrer pour une « gouvernance vertueuse porteuse de prospérité pour tous et surtout pour les populations défavorisées ». Ils doivent,
Au niveau structurel:
Accroître les investissements dans les secteurs sociaux notamment la santé, l’éducation, les infrastructures routières dans toutes les régions des pays concernés,
Multiplier des programmes de développement local pour la fixation des jeunes dans leurs terroirs en leur offrant des opportunités d’emplois
,Au niveau opérationnel:
Doter les forces de défense et de sécurité de moyens adéquats notamment humains, technologiques et
sur l’État, logistiques,
Renforcer le secteur du renseignement,
Renforcer le contrôle aux frontières et sur les axes routiers sur l’ensemble de leur territoire
,Apporter l’assistance humanitaire et psycho-sociale conséquente aux populations déplacées,
Aux populations:
Renforcer la vigilance et adopter une culture d’alerte en intégrant les questions sécuritaires dans les comportements quotidiens surtout lors des grands rassemblements, les lieux de cultes, les marchés,hôtels, les restaurants- bars,
Eviter la stigmatisation et les amalgames de certains groupes ethniques avec les groupes terroristes, etc
Aux différentes entités de la société avec l’appui du Gouvernement:
Face aux messages de haine et extrémiste prêchés les terroristes, les acteurs de la société civile doivent opposer un message de paix et de cohésion en rappelant le « vivre ensemble » séculaire qui caractérise leur pays,
Sensibiliser les communautés locales et les impliquer dans le monitoring et la prévention des conflits, de l’extrémisme violent par la mise en place de mécanisme d’alerte communautaire, en particulier les femmes, les leaders communautaires et les jeunes,
Renforcer les initiatives de collaboration civilo-militaires par la sensibilisation pour la lutte contre l’extrémisme violent au sein des communautés notamment à travers le renseignement,
Au plan sous régional et international:
Œuvrer pour le renforcement de la collaboration entre les différentes Forces de Défense et de Sécurité des Etats du Sahel,
Doter la force G5 Sahel, dans les meilleurs délais de moyens humains, financiers et logistiques conséquents pour contrer les attaques terroristes,
Impliquer les organisations de la société civile dans la sensibilisation des populations pour une bonne collaboration avec les forces de l’ordre dans les pays du G5-Sahel mais également dans la prévention des conflits,
Respecter les engagements mondiaux en matière de droits de l’homme et les approches fondées sur les droits face aux mesures antiterroristes militarisées et centrées sur l’Etat.
CONCLUSION :
En somme, il se dégage de cette brève que des infrastructures stratégiques au Burkina, Mali et Niger sont dans la ligne de mire du terrorisme qui cible désormais les territoires et communautés aussi bien du nord que du sud des pays cités.
Les gouvernements, les terroristes eux-mêmes et les populations sont tous concernés et touchés(auteurs et victimes) sans distinctions de genre.
Sur le les terrain, l’analyse de la situation fait apparaître des risques d’impasse en matière de gouvernance. Or, tant qu’à l’intérieur des États, des populations se sentent lésées, discriminées et exclues du processus de développement de leur pays, les germes de la radicalisation vont continuer
à s’implanter dans les cœurs, les esprits et les actes.
A ce risque d’impasse de gouvernance, l’on peut surtout ajouter un risque d’inculcation de la violence extrémiste à la jeune génération actuellement privée de l’éducation formelle dans plusieurs zones des pays ciblés.
Leaders des communautés religieuses, leaders de partis politiques, leaders des différents groupements communautaires
Depuis 2015, les attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le ‘Burkina Faso et le ‘Niger. Face à la dégradation de la situation aux confins de ces trois pays, le G5 Sahel a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, son ‘projet de force conjointe antidjihadiste, inauguré en novembre 2015. Outre le Mali, le G5 Sahel comprend la ‘Mauritanie, le Niger, le ‘Tchad et le Burkina Faso. http://www.lemonde.fr/…/mali-attaque-contre-un-camp-militai… Consulté le 06-06-2018
http://journey-to-extremism.undp.org/…/UNDP-JourneyToExtrem… Consulté le 28-06-2018
http://journey-to-extremism.undp.org/…/UNDP-JourneyToExtrem… Consulté le 28-06-2018
Rapport hebdomadaire sur la sécurité humaine au Burkina Faso de la semaine du 16 au 22 Septembre 2018
SEMAINE DU 16 AU 22 SEPTEMBRE 2018
S/No Echelle de L’incident, Date de L’incident Pays Incidents, Lieu Nombre de Décès/victimes / destruction de ,propriétés/population affectées Mécanisme d’adaptation/ réponses/intervention
01 Elevé Dans la nuit du 16 au 17 Septembre 2018 Burkina Faso Agression armée / Attaque terroriste: Dans la nuit du 16 au 17 Septembre 2018, des individus armés non identifiés ont assassiné un conseiller municipal du village de Djalafanka situé à 04Km de la localité d’Oursi. Djalafanka situé à 04Km d’Oursi -01 personne tuée
02 Elevé 17-09-2018 Burkina Faso Autres Catastrophes Naturelles/
Paludisme : Dans une interview publié le 17 septembre 2018 à Ouagadougou, le docteur Vincent Nikiema, médecin généraliste a annoncé que depuis le début de l’année 2018 jusqu’à la première semaine de septembre 2018, le pays a enregistré plus de 5 millions de cas de paludisme, dont plus de 250 000 Ouagadougou -Plus de 05 millions de cas de paludisme enregistré, dont plus de 250 000 cas de paludisme grave avec plus de 1 700 décès. cas de paludisme grave avec plus de 1 700 décès.
03 Elevé 17-09-2018 Burkina Faso Agression armée / Attaque terroriste : Dans l’après-midi du 17 septembre 2018 aux environs de 16 h sur l’axe Petegoli Djibo (sahel), un marchand de bétail a été enlevé alors qu’il revenait du marché de Petegoli à bord d’un véhicule de transport de marchandises, en compagnie d’autres commerçants. Djibo dans la région dusahel, -01 personne enlevée
04 Elevé Dans la nuit du 18 au 19 septembre
2018 Burkina Faso Agression armée / Attaque terroriste :
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2018, des individus non identifiés à moto, ont abattu un homme dans le village de Lossa dans la commune de Banh (région du Nord) avant de fuir vers la frontière du Mali. Lossa dans la commune de Banh (région du Nord) – 01 personne abattue
05 Bas 21-09-2018 Burkina Faso Agression armée / Braquage : Six hommes armés non identifiés sur trois motos ont attaqué le 21 septembre 2018 aux environs de 10h, la caisse des producteurs du Burkina (CPB) de Boura, localité située à environ 45 km de Léo dans la Sissili. Le bilan fait état d’un mort et une forte somme emportée. Boura, localité située à environ 45 km de Léo
dans la Sissili -01 personne tuée
-Une forte somme emportée. Des forces de défense et de sécurité(FDS) aidées par les koglwéogo ont initié un ratissage. Une alerte a été envoyée du côté du Ghana pour solliciter un appui.
06 Bas Semaine du 17 au 22 septembre
2018 Burkina Faso Arrestation/Détention : Les audiences du procès du putsch manqué du 16 septembre 2015, se sont poursuivies au cours de la semaine avec les
interrogatoires des accusés devant le tribunal militaire. Les accusés interrogés ont plaidé non coupable des faits à eux reprochés. Ouagadougou -Les accusés
07 Bas 22-09-2018 Burkina Faso Manifestation pacifique: Les populations de la ville de Dédougou et environnants, ont organisé le 22 septembre 2018 une marche meeting pour protester contre les spéculations et spoliations foncières et pour la promotion du vivre ensemble dans la région de la Boucle du Mouhoun. Un message de protestation a été transmis au Haut-commissaire du Mouhoun dans lequel elles condamnent les propos et pratiques qualifiées d’ethnicistes, xénophobes et régionalistes qui seraient savamment organisés et entretenus par certains hommes politiques et certains chefs traditionnels.