Placé sous le patronage de Mr le Ministre de la jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelle, sous la présidence de Mr le Gouverneur de la région du Nord et le Co-parrainage de son Excellence Mgr Justin KIENTEGA et du Président de la communauté musulmane,
Le Centre Diocésain de Communication/Notre Dame du Sahel (CDC-NDS) en collaboration avec l’ONG Oxfam et le soutien de l’ambassade royale du Danemark a organisé un forum régional le samedi 17 novembre 2018 à la Salle polyvalente du collège Sainte Marie de Ouahigouya sous le thème « Place et rôle de la femme et des Jeunes dans la prévention et la lutte contre le l’extrémisme violent ». L’objectif global visé par ce forum est de : « contribuer à une prise de conscience notamment des jeunes et des femmes de leur rôle et à dégager des pistes de solutions pour renforcer la résilience des populations face à la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent ». La cible est bien choisie pour trois raisons. D’abord, les jeunes et les femmes constituent plus de 50% de la population. Ensuite, ils sont vulnérables à l’extrémisme violent. Enfin, ils disposent de l’énergie nécessaire pour mettre fin à ce fléau qui endeuille leurs familles. Tenant compte de la situation géographique de la ville de Ouahigouya et de la région du Nord, les panels animés par d’éminents experts ont été l’occasion de faire un diagnostic de la montée en puissance de l’extrémisme violent et de la radicalisation afin de lui apporter la thérapie nécessaire pour un retour de la concorde et de la paix dans notre société.
- Première communication : « Rôle et place des femmes dans la prévention et lutte contre l’extrémisme violent » animée par Mme Salamata OUEDRAOGO/SAWADOGO
- Deuxième communication : « Les jeunes face à l’extrémisme violent : enjeux et perspectives » animée par le Dr. Thomas OUEDRAOGO.
Les participants, une centaine environ, représentent les différentes couches sociales, gage d’une saine réflexion qui fera ressortir les causes de l’extrémisme violent, ses manifestations et les solutions de sa prévention et de son éradication.
En résumé, s’agissant des communications, les femmes et les jeunes sont acteurs et victimes de l’extrémisme violent. Les communicateurs sont convaincus que ce sont également eux qui doivent trouver les solutions de la prévention et de l’éradication de ce fléau mondial qui endeuillent les familles. Très inspirés par les communications et les échanges qui s’en sont suivis, les participants ont constitué quatre groupes de réflexion: – Le Groupe 1 a reçu la mission suivante : proposer un ou plusieurs dispositifs endogènes de lutte contre l’extrémisme violent chez les jeunes et les femmes ; –
Les Groupes 2 et 3 étaient chargés de répondre à cette question : quels rôles la culture, la religion et les traditions peuvent-elles jouer dans la lutte contre l’extrémisme violent au Burkina Faso ? – La mission du Groupe 4 était la suivante : après avoir diagnostiqué les causes de l’extrémisme violent, définissez prioritairement trois axes de projets ou cibles en faveur des jeunes et des femmes qui prennent en compte le renforcement de leurs capacités socio économiques.
Après les réflexions, le Groupe 1 est parvenu aux propositions suivantes, relativement aux dispositifs endogènes : – Créer des cadres de concertation des jeunes et des femmes sans distinction aucune ; – Concevoir et mettre en œuvre une politique d’autonomisation des jeunes et des femmes ; – Organiser des actions de prise de conscience des jeunes et des femmes de leurs responsabilités sociales ; – Opérationnaliser la police des mœurs ; – Appliquer les textes juridiques relatifs aux mœurs ; – Contrôler les informations véhiculées sur les réseaux sociaux Facebook et WhatsApp. Les travaux des Groupe 2 et 3 ont relevé des causes et proposé des axes de projets.
Au titre des causes, on note les facteurs suivants : le chômage, la démission des parents, la mal gouvernance, la perte des valeurs morales et culturelles, le manque de patriotisme, la mauvaise politique éducative et l’absence de l’Etat dans certaines zones du pays. Au titre des axes : – La formation professionnelle, mécanismes de financement des activités des jeunes et des femmes, faire un suivi-évaluation des activités des jeunes et des femmes. Groupe 2 et 4 – promouvoir la formation et sensibilisation des leaders ; – promouvoir la cohésion sociale : cultiver la tolérance, le sens de l’intégrité ainsi que le respect et la considération aux différentes religions et cultures ; – promouvoir la parenté à plaisanterie ; – intégrer la sensibilisation relative à la lutte contre l’extrémisme violent dans les prêches, homélies, mosquées, églises, temples et dans les familles ; – promouvoir l’entraide sociale financièrement, moralement et matériellement ; – associer les jeunes et les femmes à la protection du patrimoine culturel ; – organiser des repas communautaires entre les religions et au sein de chaque religion ; – sensibiliser les fidèles par des enseignements, des chants, théâtres et prêches apaisés ; – vulgariser les textes religieux ; – former les leaders religieux ; – organiser des émissions radio et télé ; – organiser des activités intra et inter-religieuses pour le développement; – organiser des séances de prière périodiques pour la paix dans le pays ; – éduquer les fidèles à la tolérance et au pardon ; – veiller à l’éducation religieuse des enfants en famille ; – interpeller l’Etat sur toutes les questions d’intérêt national.
Au terme de leurs analyses, les participants ont adopté les trois recommandations ci-dessous : – Recommandation 1 : Élaborer un plan stratégique de lutte contre l’extrémisme violent ; – Recommandation 2 : Mettre à la disposition des leaders religieux et coutumiers des moyens matériels, techniques et financiers pour la lutte contre l’extrémisme violent ; – Recommandation 3 : instituer des fora locaux de lutte contre l’extrémisme violent ; – Recommandation 4 : promouvoir une éducation intégrale de qualité qui prend en compte le savoir, le savoir-faire et le savoir-être.
Ismaël OUEDRAOGO
Radio Notre Dame du Sahel